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Hôtellerie responsable : ECO-ONE réunit une table ronde au Negresco

La durabilité dans le secteur hôtelier en Côte d’Azur

Eau plastique, sensibilisation : l’hôtellerie en PACA se réunissait le 5 octobre dernier autour dECO-ONE à Nice pour parler hôtellerie responsable.


De Juliette Pic
Publié le vendredi, Nov 10
11/10/2023
ECO-ONE a réuni des hôteliers luxe PACA autour de l'hôtellerie responsable - DR ECO-ONE

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Si la France est une destination de première importance, la Côte d’Azur en est l’un des piliers. L’hôtellerie en PACA peut donc avoir un rôle leader et moteur dans la transformation du secteur.

C’est peut-être ce qui a poussé ECO-ONE, le service RSE externalisé spécialisé dans l’hôtellerie-restauration à réunir une table ronde le mois dernier au Negresco à Nice, pour parler développement durable avec les acteurs du secteur en PACA.

D’autant que les grandes thématiques de la crise climatique sont particulièrement prégnantes en Méditerranée. Sécheresse et chute du vivant, poids du plastique sur l’environnement, une sensibilité peut-être moins forte qu’ailleurs sur ces thématiques… Autant de sujets que la table ronde s’est employée à développer.

ECO-ONE : la gestion de l’eau, une priorité pour l’hôtellerie responsable

Chaque été, les sécheresses se font plus pressantes et chaque année, on scrute le ciel en espérant que la pluie vienne remplir les nappes phréatiques.

De la salle de bain à la piscine en passant par la cuisine et l’hygiène, l’eau est un sujet central dans l’hôtellerie responsable.

Les participants se sont attachés à échanger de bonnes pratiques pour économiser cette ressource de plus en plus fragile.

« Notre établissement comprend plus de 180 chambres dans lesquelles nous avons décidé d’installer des récupérateurs d’eau, explique Victoria Stevenson, directrice générale de l’Hôtel Columbus Monte-Carlo. Cet investissement a permis de diminuer de moitié la consommation d’eau dans chaque chambre et de près de 20 % sur l’ensemble de l’hôtel » se félicite-t-elle.

Caroline Lessiau, directrice RSE et qualité de l’Hôtel Barrière Le Majestic Cannes, abonde dans le même sens et précise avoir fait le choix de « mousseurs”. Ceux-ci ajoutent de l’air à l’eau et réduisent d’autant la quantité d’eau utilisée.

Vers la fin du plastique à usage unique

Qu’elle le veuille ou non, l’industrie du tourisme est obligée d’en finir avec le plastique à usage unique — c’est en tout cas ce que dit la loi.

Une problématique particulièrement forte dans l’hôtellerie, et notamment l’hôtellerie de luxe, qui propose justement de nombreux produits à usage unique.

Un plastique qui, dans la région, est particulièrement visible puisqu’il souille les plages – et nourrissent les poissons.

Fort de ce constat, l’Intercontinental Marseille a misé sur le partenariat en local. C’est ce qu’explique Bénédicte Trabuc, directrice communication et marketing : « Notre hôtel s’est rapproché d’associations locales et nous avons créé une feuille de route en six étapes sur 18 produits pour la suppression du plastique à usage unique. Nous avons eu des résultats très positifs car ce sont plus de 165 kilos de plastique qui ont été économisés en seulement trois mois, l’équivalent de 5 200 euros. Plus de 80 % des clients étaient satisfaits de ce protocole ».

De son côté, l’hôtel Fairmont Monte-Carlo a supprimé les bouteilles d’eau en plastique, comme l’indique William Lecomte, directeur RSE : « ça n’a pas été évident, car notre hôtel compte plus de 600 chambres. Mais nous avons mis en place un système de fontaines à eau avec gourdes pour nos employés et des bouteilles en verre consignées pour les chambres des clients ».

A lire aussi : Tarif bas-carbone : Et si le tourisme faisait sa révolution verte ?

L’hôtel Le Negresco à Nice a quant à lui « retiré 100 % du plastique de l’hôtel, raconte Mathieu Merlet, responsable Stewarding et Ingénierie de la qualité de l’hôtel Le Negresco. Ce résultat a en partie été possible grâce au choix de remplacer les bouteilles en plastique par la solution Tétra Pak issues d’une filière française entièrement végétale ». Une politique du 100 % qui ne s’arrête pas au plastique : « Notre hôtel utilise aujourd’hui 100 % d’énergies renouvelables. Ce qui représente un réel challenge pour un bâtiment de 110 ans qui compte les mêmes lustres et luminaires d’époque ».

L’hôtellerie responsable veut sensibiliser les partenaires, les salariés et les clients

Pour Diane Maymil, responsable durabilité France et Europe du Sud du groupe Accor, pour devenir pleinement durable, l’hôtellerie doit sensibiliser sa clientèle : « Nous avons un vrai travail de pédagogie et d’éducation à faire autour de nos clients afin de diminuer leur consommation ».

Les clients, mais aussi les partenaires. Selon elle, ils sont en première ligne pour aider à imaginer une hôtellerie responsable. Les fournisseurs ont aussi un rôle à jouer pour accompagner les hôteliers dans la réduction des déchets, en proposant des alternatives ou des innovations pour plus de durabilité. La table ronde était d’ailleurs partagée par deux d’entre eux : ADA Cosmetics, qui fournit les dispenseurs à savon, et Le Matelas Vert qui propose une literie respectueuse de l’environnement.

A lire aussi : Essentiem forme les hébergeurs aux Montagnes Durables

Pour Caroline Lessiau, directrice RSE et qualité de l’Hôtel Barrière Le Majestic Cannes, le rôle des hôteliers est aussi de se tourner vers ses salariés pour les sensibiliser. Le secteur fait régulièrement appel à des saisonniers, ce qui complique les choses, mais, de son côté, l’établissement a mis en place un programme de formation sur la politique RSE de l’hôtel, et un référent par service est nommé afin de proposer des directions pour améliorer les choses.

Former c’est bien, mais choisir des personnes déjà engagées, c’est mieux. C’est en tout cas le discours de Jean-Dominique Gontrand de l’Hôtel Lou Calen, pour qui s’entourer de personnes déjà engagés sur le sujet permet de mieux positionner l’établissement dans une transition vers une hôtellerie responsable. « Nous sommes heureux d’avoir commencé ce chemin et de faire évoluer tout un écosystème autour de nous, des salariés aux fournisseurs et jusqu’aux investisseurs ».

Mais parce qu’il faut bien commencer quelque part, à l’Hôtel Les Roches Blanches Cassis, raconte Thomas Molfessis, directeur développement, « nous organisons avec l’aide de prestataires externes des journées d’intégration sur l’importance de la biodiversité ainsi que des cours récurrents tout au long de l’année pour rappeler les bases ». Un bon exemple pour illustrer à la fois le rôle des prestataires et la sensibilisation des employés.

Pour revivre l’intégralité de la rencontre (2h03 en vidéo), suivez ce lien :
JOURNÉE SUR LA DURABILITÉ DANS LE SECTEUR HÔTELIER EN CÔTE D’AZUR

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