🌿 Les trophées du Voyage Responsable 🌿— Candidatez pour les trophées du Voyage Responsable 2024   Déposez votre candidature

Taxirail : la mobilité douce à fond de train

Des trains légers électriques à l’hydrogène

Taxirail, ce sont des trains légers électriques qui pourraient changer le paysage du rail en France, en redonnant vie à des lignes délaissés, pour désenclaver des territoires et réduire l’usage de la voiture.


De Juliette Pic
Publié le lundi, Oct 02
10/02/2023
C'est le Pays d Caux qui accueillera les premiers tests de Taxirail - DR : Taxirail

Légende Image

En février 2018, le rapport Spinetta portant sur « l’avenir du Transport ferroviaire » pointait du doigt une gestion insatisfaisante du rail en France. Mais, ajoutait-il, le réseau français est dense et, mieux utilisé, pourrait grandement aider à décarboner la mobilité.

C’est un peu le même constat que faisait, un an avant, les fondateurs de Taxirail. « Nous avons un formidable héritage du XIXᵉ siècle, indique Régis Coat, directeur de projet Taxirail. Mais ces lignes sont laissées en désuétudes ou ne sont pas assez exploitées ».

Fort de ce constat, il part d’une feuille blanche et cherche une manière de les utiliser, avec pour ambition de devenir un des chaînons du report modal et simplifier l’intermodalité pour l’usager.

Il se donne trois impératifs : la praticité pour les usagers, la maîtrise des coûts pour les collectivités, et une exploitation décarbonée.

Légers, électriques : des trains à l’hydrogène

Afin de rendre le taxirail plus écologique, il a été pensé pour fonctionner à l’hydrogène.

Celui-ci est fournie par le territoire, qui décide de sa provenance. Charge à Taxirail de s’occuper de la maintenance de la station hydrogène – qui pourra par ailleurs être utilisée pour d’autres usages publics (bus, utilitaires…).

Aucune nouvelle infrastruture, Taxirail utiliserait des petites lignes existantes mais désertées, ou pourrait rentabiliser celles qui ne sont utilisées que pour le fret. Elles permettraient de relier ce qui n’est atteignable que par la route.

En se connectant à une gare TGV, souligne Régis Coat, Taxirail permettrait aussi d’ouvrir un territoire au monde en ayant recours à une mobilité moins carbonée. Électriques, légers et courts, ils participent aussi à réduire la pollution sonore.

Pour lui, l’usage du taxirail est écologique, mais il est aussi social : « passer par le rail c’est la possibilité d’un fort report modal de la voiture. C’est évidemment un enjeu écologique important mais c’est aussi un enjeu social, parce qu’il y a le prix du carburant, celui de la voiture, de son entretien, son assurance… »

Taxirail pour désenclaver les territoires

Et c’est vrai que pour beaucoup, en vacances comme en entreprise, le recours à la voiture reste nécessaire, notamment dans les zones rurales ou périurbaines.

« Décloisonner les territoires, c’est essentiel, martèle Régis Coat. Il serait inacceptable qu’il y ait des citoyens de seconde zone, qui n’ont pas accès à des transports en communs partout. Nous voulons faciliter les déplacements, les rendre pratiques et simples pour tous ».

Pour tous, ce sont les habitantes et les habitants certes, mais aussi les touristes. Un territoire difficile d’accès, c’est un territoire parcouru en voiture. C’est le cas par exemple de la Bretagne. La région offre relativement peu de choix pour qui veut éviter la voiture, et quand il y a trop peu de transports en commun, visiter un site prend la journée.

Rouvrir des petites lignes, ou installer un taxirail sur des voies qui ne sont utilisées que pour le fret, c’est une manière d’amener les touristes à changer de pratiques. Mais c’est aussi un moyen de désengorger certains lieux en ouvrant vers des zones moins fréquentées.

La mobilité douce pour faire vivre l’emploi en local

Pour lui, Taxirail s’intègre dans une politique écologique, sociale et économique : « Nous voulons passer dans les zones rurales qui n’arrivent pas à embaucher justement parce qu’elles sont peu accessibles. Ça fait partie du développement d’un territoire, de sa résilience ».

Et de citer le secteur de la restauration : « dans un restaurant, quand on termine à 2h du matin, comment on fait ? Un large pourcentage des saisonniers n’est pas motorisé » souligne-t-il.

La logique de l’emploi, c’est aussi, de l’autre côté, aider des personnes éloignées de l’emploi à se rendre à son entretien.

C’est aussi, ajoute Régis Coat, l’embauche sur le territoire. En s’installant dans une zone, Taxirail installe aussi une zone de maintenance des véhicules, du personnel dans des gares jusque-là inutilisées, des équipes d’intervention en cas de problème sur les rails…

Participer au financement de Taxirail ?

L’ADEME et des aides publiques ont aidé au financement du projet, mais désormais, Taxirail a besoin d’aller plus loin, et cherche des investisseurs.

« Nous cherchons des financements privés pour sortir notre prototype » explique Régis Coat, qui ne se ferme pas aux acteurs de la mobilité ou de l’environnement. L’entrepreneur évalue à 2 millions € le besoin pour les premiers tests.

S’ils sont positifs, les premiers déploiements pourront se faire dès 2026. « En France, il y a un potentiel de 200 à 300 lignes, dont 70 environs sont particulièrement pertinentes. On en vise 20 pour commencer. Mais le développement est plus large : on est sur un marché a minima européen ».

La communauté d’agglomération Caux Seine Agglo est partenaire du projet et laisse à Taxirail une voie d’essai à Port-Jérôme-sur-Seine, sur une ligne exploitée actuellement en fret.

Elle pourrait générer un fort trafic puisqu’elle passe près d’une zone d’activité économique qui pourrait drainer quelque 7000 personnes par jour.

Entre Rouen et Le Havre, à deux pas de Deauville, Honfleur ou Étretat, à un jet de pierre de Paris, cette zone pourrait bien être aussi un excellent test touristique, dans une région particulièrement attirante.

Un bon test pour mettre le projet sur des rails !

Brand News

L'actualité des trophées

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Articles similaires

Le Guatemala avec Quimbaya Latin America : authenticité et respect de l’environnement

Au cœur de l’Amérique centrale, le Guatemala dévoile un trésor naturel et culturel d’une richesse incomparable. Entre volcans, forêts et vestiges historiques, ce pays offre une palette d’expériences authentiques à celles et ceux qui viennent s’aventurer sur ses terres. Dans cette quête d’authenticité et de respect de l’environnement, Quimbaya Latin America vous offre des voyages uniques alliant découverte culturelle et préservation de la nature !

Le Panama, l’une des 3 seules destinations au bilan carbone négatif au monde !

Combinant des paysages à couper le souffle, une biodiversité variée et des initiatives innovantes en matière de conservation, le Panama offre aux voyageurs une expérience unique tout en leur permettant de limiter leur empreinte environnementale !

Après l’Equateur, c’est au Chili que Quimbaya Latin America obtient la certification officielle en faveur de la protection de l’environnement et la biodiversité du pays

C’est avec une grande fierté que l’équipe Quimbaya Latin America partage avec vous une autre nouvelle enthousiasmante ! Cette fois-ci c’est au Chili que nous avons obtenu le badge de l’engagement en faveur du tourisme durable ! Cette certification représente un pas de plus dans notre engagement envers un tourisme responsable en Amérique latine, soulignant nos actions concrètes pour réduire notre impact environnemental et contribuer positivement aux communautés que nous visitons.

Quimbaya Latin America et son bureau en Equateur obtiennent la certification durabilité « Q » de QUITO TOURISME

Après 5 ans de travail, main dans la main, avec QUITO TOURISME, nous venons de recevoir la certification « Q » TOURISME DURABLE, ce 8 décembre dernier !
Il s’agit d’un énorme accomplissement pour nous tous. Mais surtout d’un grand défi relevé grâce à un travail d’équipe et à nos convictions quant à notre rôle dans le futur du tourisme dans notre continent en matière de tourisme environnemental, social et inclusif.

Reprise des activités du département de tourisme éco-responsable, durable et solidaire de Quimbaya Latin America

Dans le cadre de la création de son DEPARTEMENT DE TOURISME ECO-RESPONSABLE, DURABLE et SOLIDAIRE démarrée en 2019, les équipes de QUIMBAYA LATIN AMERICA ont repris depuis l’année dernière, un par un, les projets de tourisme alternatif et régénératif dans les 11 pays où le DMC est présent depuis 36 ans.

Actualités des trophées

Trophées du Voyage Responsable, tout savoir sur les votes !

Les votes des Trophées du Voyage Responsable sont enfin arrivés. Retrouvez toutes les informations pour procéder à l’élection des grands gagnants.