La bataille aura duré 9 mois. Guillaume Jouffre a réussi au terme d’un accouchement long et douloureux à faire plier Skyscanner. Le métamoteur, une filiale du groupe Ctrip, a mis fin en France et dans le monde aux affichages « éco-responsables ». Les résultats du site ne sont plus badigeonnés de vert. Une victoire pour le fondateur de Greengo qui démontre que le Greenwashing n’est pas une fatalité.
Les exemples se multiplient de citoyens faisant plier de grandes marques, face à des actions contraires au bon sens et néfastes pour la planète.
Après Lufthansa, easyJet ou bien d’autres compagnies aériennes, nous pouvons reconnaitre que le rapport de forces a changé.
Le mensonge ne paye plus et la Société le rejette.
Après 9 mois de lutte, commençant par un post sur Linkedin, puis une plainte auprès du Jury de Déontologie Publicitaire de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP) et une pétition en ligne, Guillaume Jouffre a fait plier le géant Skyscanner.
Le PDG de GreenGo dénonçait des affichages du métamoteur fort de café, fardant de vert même les vols les plus improbables.
Ainsi, la quasi totalité des résultats étaient jugés comme « éco-responsables » avec du CO2 « en moins » même pour un Paris-Nantes, passant par Barcelone (sic).
Ce vendredi 21 juillet, Guillaume Jouffre a observé une différence notable dans les pratiques de Skyscanner (voir capture écran dans le post partagé à la fin de l’article).
Greenwashing : Skyscanner a mis fin aux choix « éco-responsables »
Suite à un retrait temporaire en France, la plateforme détenue par Ctrip a étendu ses ajustements au monde entier.
Ainsi, Skyscanner a mis fin aux choix dits « éco-responsables » aux encadrés verts et la vague formule des “X% de CO2 en moins que la moyenne”, s’est félicité Guillaume Jouffre sur ses réseaux. La comparaison des émissions du vol sélectionné ne se fait plus par rapport à la recherche du voyageur, mais comparativement, à la moyenne des autres vols. Ce succès contre le Greenwashing, avait débuté par des échanges de mail, puis les enquêtes de journalistes du Monde avaient donné une autre dimension au sujet.
Ils ont basculé en mode crise, stoppant l’affichage pour les recherches des internautes français
rapporte Guillaume Jouffre.
Si des améliorations sont constatées, le métamoteur peut encore faire mieux et aller plus loin. Par exemple, sur l’exemple du trajet Paris-Nantes, le vol avec escale à Dublin émet toujours 9% de CO2 en moins que la moyenne, par exemple. Cette dernière serait donc mal calibrée. Le référentiel est fourni par Travalyst, une ONG créée par Amadeus, Booking.com, Expedia Group, Google, Skyscanner, Travelport, Trip.com Group, Tripadvisor et Visa.
Une initiative, à la tête de laquelle nous retrouvons le Prince Harry en personne (sans doute un gage de neutralité et d’engagement pour le grand public) loin d’être totalement indépendante.