« Savez-vous ce qu’est l’ODD17 ? » a demandé à l’assistance, Julien Buot, directeur d’Agir pour un Tourisme Responsable (ATR), et animateur de cette conférence. À cette question, personne n’a su répondre.
« L’ODD17, c’est le 17ème des 17 Objectifs Développement Durable adoptés par les Nations Unies en 2015 » répond le spécialiste. Une initiative qui invite à agir collectivement dans le cadre de partenariats efficaces entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile.
Une thématique récurrente dans les conventions et congrès
En France, à l’échelle de l’industrie du tourisme, c’est surtout une opportunité pour réfléchir, croiser des regards et des expériences afin de « forcer les gens à agir ensemble » comme l’explique Julien Buot. Secrétaire Générale des EDV, Valérie Boned a commencé par rappeler que l’intervention d’Olivia Grégoire, Ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, lors de l’inauguration du salon IFTM a été « pour moitié consacrée au développement durable, ce qui montre l’importance du sujet ».
Il est vrai aussi, comme l’a souligné Valérie Boned, que les Entreprises du Voyage ont fait du sujet une thématique récurrente lors des ateliers et conventions de l’institution, tant au niveau régional que national.
Formation des vendeurs à l’écoresponsabilité
Sous la présidence de Lionel Rabiet, les EDV ont créé une commission tourisme durable. « L’idée est notamment de former nos vendeurs et les sensibiliser aux gestes d’écoresponsabilité » explique Valérie Boned qui précise que le siège du syndicat à Paris a lui-même fait son bilan carbone il y a deux ans.
« Nous émettons du carbone et nous le compensons. Nous sommes assez fiers d’avoir fait cette démarche » affirme la responsable précisant aussi que les EDV accueillent l’association ATR dans leurs locaux.
« On a des projets de formation de nos vendeurs aux gestes d’écoresponsabilité, sans que cela ne pèse sur leur budget. Je crois beaucoup à la pédagogie et à l’exemplarité. On réfléchit et on se donne les moyens de le faire » déclare Valérie Boned.
Julien Buot n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler l’annonce sur le salon de Mumtaz Teker, président de l’APST, affirmant que dorénavant les cotisations de la garantie financière du tourisme seraient plus basses pour les agences qui seraient vertueuses.
1 million d’euros récoltés en 2023 par le fonds de dotation du SETO
Au sein du SETO, on demeure également très actif sur la question. « Le travail d’évangélisation a commencé en 2006 » souligne Hervé Tilmont conscient aussi que « l’avion sera l’une des dernières industries à décarboner ».
Conséquence, le syndicat des tour-opérateurs qui regroupe quelque 80 adhérents incite très fortement ses entreprises à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cela passe notamment par la création d’un outil de calcul d’absorption des émissions de CO2. Un fonds de dotation a été créé en 2019.
Chaque adhérent est libre d’y adhérer ou pas. « Ce fonds de dotation, Setosphere, réinvestit dans des programmes de reforestation. En 2023, nous avons récolté 1 million d’euros, soit environ 140 000 tonnes de CO2 absorbées » indique Hervé Tilmont qui précise que cette expérience sera prolongée en 2024.
Présente elle aussi lors de cette table ronde, Anne-Lise Olivier, directrice de l’association ATD, s’efforce de fédérer l’ensemble des acteurs du secteur autour des enjeux du tourisme durable, organiser des évènements comme les Universités du tourisme durable, et permettre le partage de bonnes pratiques.
Surveiller l’aspect législatif
Via l’Ectaa, l’Association européenne des agents de voyages et des tour-opérateurs, les EDV se veulent aussi « une chambre d’écho des actions à mettre en place » avec notamment le développement du programme de certification Travelife pour les entreprises touristiques qui souhaitent s’engager dans une démarche durable.
Toujours au niveau européen, Hervé Tilmont évoque le volet législatif et les contraintes qui pourraient peser sur les professionnels du tourisme, d’où cette veille permanente afin de « coller à leurs préoccupations et la réalité de ce qu’ils vivent ».
Avec l’annonce par Olivia Grégoire d’une enveloppe budgétaire dédiée aux entreprises sur la voie de transition écologique, Valérie Boned explique que les EDV se feront le relais de ce dispositif.
Consciente elle aussi qu’il est préférable de « partir à l’étranger moins souvent et plus longtemps », elle rappelle toutefois que « le voyage est un acquis social » et qu’en conséquence « la découverte du monde fait partie de notre ADN », cependant il faut dès maintenant s’efforcer de réduire son impact sur l’environnement. Les agences de voyages y sont maintenant sensibles.
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